Pour assurer la sécurité des victimes, leurs noms resteront anonymes. Les noms des villes ont également été modifiés.
O., ancien membre d’une association pour les droits de l’homme, a été arrêté par la police. Condamné puis libéré, il a été pointé du doigt par sa famille suite à la divulgation de vidéos de lui et son ami. Après avoir été licencié de son travail pour son orientation sexuelle, il est aujourd’hui sans abri et souhaite s’en sorti.
Tout a débuté, lorsque O. a été arrêté par la police alors qu’il était membre d’une association pour les droits de l’homme. Suite au jugement, lui et l’ensemble des personnes de l’association ont été condamné à 8 ans de prison. A l’aide des avocats, sa peine a été réduite. Après 4 mois dans une Maison d’Arrêt et Correctionnel, et avant même sa libération, les avocats ont trouvé une clé USB comprenant des vidéos de lui et son ami.
En 2010, lorsque sa mère a découvert l’existence de cette clé, elle a fait une crise. Sa famille l’a par la suite pointé du doigt et désigné responsable de la paralysie de sa maman. Ne supportant pas ces accusations, il a décidé de changer de pays et s’est rendu au Mali. Arrivé sur place, il a dû trouver un travail afin de pouvoir subvenir à ses besoins.
Après quelques mois en tant que cuisinier dans une auberge, une dame l’a reconnu puis a révélé à sa patronne qu’il faisait partie de personnes arrêtées par la police pour « acte contre nature ». Suite à cette annonce, elle l’a immédiatement été renvoyée.
De nouveau sans emploi, il est parti chez un ami puis a rencontré D. deux ou trois semaines plus tard. Celui-ci lui a ensuite présenté d’autres personnes. Ces dernières lui ont proposé de cuisiné pour eux en échange d’une rémunération. Au vu de sa situation, O. a accepté sans hésitation.
Entre temps, il est allé au Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), afin d’effectuer une demande d’asile. Quelques minutes plus tard, une personne est arrivée sur place pour traduire ses propos car il ne pouvait pas communiquer avec eux. Cependant, celui-ci a refusé de le faire. O. a donc dû partir.
En sortant, des personnes l’ont subitement défiguré. Pris de panique, il a pris la fuite vers le Niger. Aujourd’hui, O. est sans-abris et dors dans la rue, près des stades ou parfois dans des marchés.